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Grand Débat national : transition écologique (mars 2019)

Pour ce qui concerne les sujets de mars, voici mes observations concernant la transition écologique:

D’une façon générale, la manière dont elle est menée est contestable.

1. On demande des efforts qui sont supportés uniquement par les citoyens de base : changer nos modes de vie, faire des sacrifices, se comporter autrement vis-à-vis de la nature. Que demande-t-on aux plus riches ? Ils continuent à vivre et gaspiller grâce à leur argent : train de vie, luxe, voyages immodérés, dépenses inutiles ou futiles. De plus, ils font sans vergogne de l’optimisation fiscale qui les exempte de toute contribution financière. Quant aux entreprises, elles demandent le financement public de leurs efforts, donc aux citoyens. L’écologie est un nouveau moyen de faire des affaires juteuses.
   
2. De quelle transition écologique parlons-nous ? De celle psychédélique du dérèglement climatique ? Alors que tout a été biaisé en oubliant que le changement climatique a toujours existé et que, pour ce qui concerne des comparaisons avec le passé, nous n’avons inventé le thermomètre qu’en 1744 et n’avons pas de données précises par rapport aux évolutions lointaines. En outre, que d’oublis et de minimalisations : ignorance totale sur la valeur des variations millénaires et de la sortie actuelle du petit âge glaciaire, confusions entre les variations semi-centennales et des remontées dites anthropocènes, erreurs sur la modélisation avec des données chiffrées de température mondiales confondues avec un modèle très éloigné du réel ? Comment peut-on croire que l’augmentation du gaz carbonique met en péril la nature, alors qu’à l’Eocène, avec 4 à 8 fois plus de gaz carbonique, on a eu une renaissance spectaculaire de la biodiversité sur terre comme en mer avec des variations très rapides du taux.
3. Plus sérieusement l’écologie qui nous importe pour l’homme, pas pour la nature, c’est d’abord la lutte contre les pollutions, la restauration des espaces naturels et des puits de carbone comme les forêts, les zones basses, les mers.
4. Nous devons lutter contre le gaspillage de nos matières premières alimentaires ou industrielles et énergétiques, lié à notre surconsommation (n’est-ce pas Emmaüs) et à un système de mondialisation aberrant qui ne profite qu’à quelques-uns au dépens de nos salaires et de notre environnement. Gaspillage en particulier par l’absence de réparation : on change tout au lieu de réparer, par l’obsolescence rapide, par une publicité agressive qui nous fait acheter sans nécessité.
5. On veut nous imposer des types d’énergie sans tenir compte, ni de progrès possibles, ni de fausses pistes comme la voiture électrique qui actuellement est une catastrophe écologique et bénéficie de l’aide gouvernementale pour le seul bénéfice des entreprises qui nous les vendent très cher, ce qui leur rapporte gros.
   

Oui, l’écologie est utile et même indispensable, mais ce n’est pas n’importe quoi. Elle suppose aussi un autre mode de vie, mais pour tous, pas pour permettre aux privilégiés d’étaler leur richesse et de transgresser, pas pour que les inégalités s’accroissent et qu’une mondialisation soit un prétexte à appauvrir et exploiter. Pour que l’écologie aboutisse, elle doit impliquer tout le monde et changer nos habitudes économiques, basées sur un profit maximal.

Raymond Cussey